Combien d’étudiants, de retour de leur stage à Sud-Ouest, m’ont parlé de cette journaliste attentive, rassurante, scrupuleuse, impressionnante qu’ils avaient rencontrée, qui leur avait prodigué ses conseils, les avait écoutés, épaulés dans la difficulté ?

Si nombreux qu’un jour j’ai décroché mon téléphone pour la remercier et lui proposer une rencontre. Sa modestie - pas si fréquente dans ce monde là - m’a tout d’abord étonnée. Sa passion aussi pour le travail simplement bien fait, pour que le journal soit intéressant et lisible, qu’il tombe à l’heure dans les mains de lecteurs qu’elle respectait.

Je lui ai proposé que nous fassions ensemble un bout de chemin, qu’elle vienne prodiguer ses conseils dans notre école. Pendant quelques années, le matin, nous avons papoté ensemble en buvant un café avant qu’elle ne retrouve les étudiants dans les salles de cours. Toujours souriante, radieuse même, attentive à nos soucis de formateurs et à cette jeunesse inquiète dont elle parlait avec intelligence et bienveillance. Tout naturellement elle en est venue à s’impliquer dans nos choix, siégeant dans les jurys de recrutement, participant à nos délibérations, apportant sa pierre à notre édifice.

Toujours présente et discrète, toujours souriante et sérieuse, toujours attentive et active, Babette nous a tant offert sa joie de vivre et d’aimer que personne ici ne peut croire qu’elle est partie pour toujours.

Edith Rémond